Arpètes de la P69

P69 un jour, P69 toujours

Parcours de Loïc LOUIS (Cl 5)

Je ne sais pas si j’ai été sensible aux  chevaliers du ciel ou influencé par les présentations du SIRPA AIR dans les collèges. Bref comme vous tous, mon histoire d’arpète commence le 10 janvier 1972 et l’intégration à la classe 5 de la P69.

Après 6 mois passés dans la P69, j’ai rejoint, comme je crois une dizaine d’entre nous, la classe C qui était censée nous préparer au Bac puis  à l’école de l’air. Je dis censé, car pour moi l’histoire s’est arrêtée en fin de première.  Donc, six mois après la majorité d’entre vous,  j’ai rejoint Joinville puis la « grande base ».  J’ai choisi comme spécialité câbles hertziens, car c’était, je crois, une des plus courtes. Mais comme j’ai été très brillant pendant la spécialité, j’ai profité des joies du mille pattes pendant 12 semaines supplémentaires.

Fin décembre 1975, je rejoignais la base du Bourget  et plus précisément le fort de Montmorency siège de l’ECH (escadron de câbles hertziens) 10/802.

J’ai été muté, en 1976, chef de la station hertzienne de la BA 105 d’Évreux ou j’ai croisé deux anciens éducateurs (Blanchard et Desrentes). J’ai enfin vu mes premiers avions des Nord-atlas. Les premiers transall, ainsi  qu’un DC8 de guerre électronique  sont arrivés sur cette base pendant mon séjour. Mon travail me laissant du temps pour le sport,  j’ai couru, en 1977, mon premier marathon.

En 1979, j’étais de retour dans les ateliers du fort de Montmorency pour dépanner les matériels en service dans les stations du RA (réseau air) 70. Durant cette période, j’ai participé  à la mise en œuvre des transmissions pour la commémoration des quarante ans du débarquement, d’un G5 à Versailles. J’ai même eu le privilège de participer à un voyage présidentiel en Centre Afrique.  J’ai expérimenté les matériels de transmission numérique, puis j’ai travaillé à la station de l’axe Nord Sud de Brétigny, la ligne Maginot des hertziens, avant de rejoindre l’équipe de marque RA90 qui travaillait à la numérisation du RA70. Je me suis formé à la distribution d’énergie, la climatisation, la protection foudre et IEMHA (impulsion électromagnétique haute altitude) divers types de commutation. Ce projet évoluera après quelques années en réseau interarmées « Socrate ».  Au début des années 90, nous étions  probablement des précurseurs en matière « d’interarmisation ». Après quelques années à fréquenter des marins et des transmetteurs de l’armée de terre,  je suis devenu, en 1995, contrôleur des transmissions de l’armée de Terre. J’ai réalisé des liaisons hertziennes en France métropolitaine et en Guyane. J’ai presque plus volé avec l’ALAT que pendant mes 21 ans passés dans l’armée de l’air. Mon travail étant, au fil du temps, plus un travail de rédacteur de marché qu’un travail technique, j’ai réorienté ma carrière vers un emploi de « pailleux « .

En 1999, j’intégrais l’institut régional de l’administration de Nantes. A l’issue d’un an de formation, je suis devenu gestionnaire-comptable d’un lycée. Puis,  j’ai été détaché un an à la direction de l’administration pénitentiaire où j’étais chargé de la rénovation de la réglementation des comptes nominatifs des  détenus.  En 2008, le ministère de l’Éducation nationale m’a sollicité pour mettre en place une nouvelle réglementation financière et comptable applicable aux collèges et aux lycées. Après 5 ans passés à écrire les textes, « vendre » la réforme, former les personnels, modifier les outils informatiques, j’ai rejoint l’école normale supérieure (ENS) de Cachan où j’exerce les fonctions d’agent comptable. Depuis début 2015, j’assure aussi cette fonction pour la communauté d’universités et d’établissements Paris-Saclay.

Depuis que j’ai quitté l’uniforme, j’ai croisé un P69 au ministère de l’Éducation nationale et je m’aperçois, à lire les carrières des uns et des autres, que j’aurai pu aussi en rencontrer à la Justice où dans les lycées et collèges.

Je n’ai pas réalisé mes rêves d’ados, mais j’ai pris beaucoup de plaisir dans tout ce que j’ai entrepris. La formation que nous avons suivie m’a permis de m’adapter à des environnements très différents.

Loïc LOUIS