De l’adolescence à ………..
15 ans, pour mon anniversaire, en mai 1971, ma Grand-mère m’a offert une raquette de tennis, en juin, j’ai passé le BEPC, il n’a pas fallu attendre juillet pour avoir le résultat, je n’ai pas été reçu… j’étais donc le nul, puis j’ai passé le concours de Saintes, là, j’ai été reçu ! Et d’un seul coup j’étais moins nul.
Avant de rentrer par la grande porte de Paban en Janvier 72, j’ai fait un trimestre de BEP de mécanicien agricole en lycée technique.
J’ai donc quitté ma belle région Angevine, ce fameux matin-là du 10 janvier avec mes parents qui m’ont accompagné en Saintonge.
Après mes 2 années à Paban, le CAM et les galons de Caporal-chef, direction la caserne de Joinville pour faire TELEC, mes notes, pas vraiment fameuses, m’ont permis de partir sur la dite « Grande Base » pour étudier la spécialité « Fils », ce qu’il restait après « Radar », « Radio » et « Hertzien ».
J’y ai donc étudié entre autre le fonctionnement et surtout le non fonctionnement puisque nous étions formés à le réparer, du standard téléphonique manuel à fiche… sans l’opératrice !!!
Nous étions 12 dans notre promo de « Fils », ayant récupéré les affectations la veille, nous nous étions distribués les bases, et je devais aller à APT, à l’ETG 801, car les parents de mon bon camarade WEISS (classe 7) possédaient une maison à Saint Raphaël, et nous devions nous y retrouver les week-end pour aller «chasser » sur la Côte…
Dans l’amphithéâtre, le lendemain, celui qui était juste avant moi, s’était renseigné sur les activités de l’ETG 801, d’un regard désolé à mon encontre, il choisit APT et c’est ainsi que j’ai débarqué à l’Escadron de Transmissions 801 sur la BA 102 de DIJON le 29 Décembre 1974 au pays de la moutarde, mais j’ai très vite appris qu’on y cultivait aussi la vigne, ceci pour mon plus grand plaisir… Ça pique moins le nez et les yeux !
Escadron de Transmission 801, équipe mobile !!! Quelle belle aventure, j’y ai vécu de très, très belles années : jeune, autonome, frais de déplacements…
L’esprit de camaraderie développé à Saintes m’a permis de m’adapter facilement à l’esprit d’équipe indispensable en équipe mobile.
J’y ai découvert tous les points géographiques de l’Armée de l’Air de la 1ère région Aérienne. De la base prestigieuse avec ses beaux avions de chasse aux dépôts de munitions perdus dans les forêts avec ses beaux champignons et ses fraises des bois, tout en passant par les anciennes bases américaines ou canadiennes qui servaient de terrain de dégagement, là où il n’y avaient que nous avec les lièvres et les lapins que nous chassions le soir sur les Taxiway grâce aux phares de la 4L.
Je suis allé à plusieurs reprises en RFA, à ACHERN et HORNISGRINDE. Tous ces déplacements me permettaient de rencontrer de temps en temps des camarades de promo.
Séjour à Djibouti de 18 mois en 80-82, nous étions plusieurs P69 à cette période, puis retour à DIJON, dans la même unité.
En 1990, mon fils rentrant en primaire, j’ai arrêté les déplacements pour profiter de la famille, mais comme je commençais à m’emmerder un peu dans un bureau, j’ai pris des cours d’informatique à la FAC, le soir pendant 2 ans, le tout sanctionné par un diplôme.
En 91, j’ai présenté le concours ORSA, reçu à l’écrit, mais pas à l’oral, j’ai donc recommencé l’année suivante, j’ai été reçu à nouveau à l’écrit, mais entretemps, pour des raisons familiales, au jour de l’oral, j’ai annoncé au général BARATE, lors de l’entretien, que je ne souhaitais pas donner suite au concours, ne pouvant pas avoir le beurre et l’argent du beurre(Barate), j’ai été muté à Paris dans la foulée, ce qui m’a permis de faire ma demande de mise à la retraite et de fait, ainsi déposer les armes, 20 ans après mon entrée à Saintes.
Il m’a fallu aller vérifier si l’herbe du pré d’à côté était aussi verte qu’on le disait !!!!
Lors de ma période de reconversion, J’ai eu la chance de trouver immédiatement du travail en allant chercher mon fils à l’école, j’avais repéré la personne qui s’occupait de la gestion Syndic de mon immeuble qui lui, venait chercher sa fille. En discutant avec lui, son beau-frère, patron d’une agence immobilière m’a embauché pour suivre les travaux dans les immeubles. Une gestionnaire de copropriété, 3 mois plus tard est partie en congé maternité, il m’a ainsi été confié la gestion de son portefeuille d’immeuble, et là, a commencé un boulot passionnant, gestion de travaux, assemblées générales, gestion de personnel… Parallèlement, j’ai bouffé tout un tas de formation.
Mon patron ayant vendu son cabinet, je me suis vendu dans une autre agence qui 3 ans plus tard a été achetée par un grand groupe national. J’ai été nommé Responsable du service Syndic (350 immeubles représentant 6500 lots de copropriété : appartements, commerces), puis co-dirigeant de l’agence.
Cela m’a permis de gérer en plus des bâtiments d’habitation, des zones d’activité urbaines et commerciales, des immeubles professionnels, commerciaux et administratifs ainsi que l’Espace Dauphine, le centre commercial de centre-ville de Dijon.
En 2010, en désaccord avec ma direction nationale, j’ai décidé de cesser mes activités immobilières et après un départ négocié, souhaitant changer de secteur d’activité, il me fallait entamer une 3ème vie professionnelle…
Un cabinet indépendant d’expertise au profit des compagnies d’assurances, m’a fait un appel du pied auquel j’ai répondu immédiatement et favorablement.
De nouveau en formation pour bouffer du droit des assurances, du code civil, etc… enfin bref tout un tas de conneries pour devenir moins con ! y avait quand même du boulot ! ou peut-être pour l’être (con), en être conscient et en jouer !!!! Quel fin délice !!!!!.
Durant ces formations, j’en ai un peu bavé, mais je me suis bien amusé. Je n’étais pas le plus jeune et le plus diplômé, plutôt tout le contraire, j’étais avec des ingénieurs et des métreurs dont le plus vieux avait 32 ans. J’ai donc revendiqué ma seule vraie formation, celle de PABAN et j’ai pu constater qu’avec de l’expérience et surtout du bon sens et de l’humilité, de l’observation et de l’écoute, de la rigueur et de la probité nous pouvions développer cette faculté d’adaptabilité qu’inconsciemment nous avons acquis à Saintes et au cours de notre carrière militaire, permettant ainsi de tracer notre route.
Face aux situations, nous étonnons de ne jamais être étonnés, parfois surpris, certes, mais jamais étonnés, voilà ce qui fait notre force.
Maintenant, je sillonne les routes de la Bourgogne et je passe après les orages, la grêle, la tempête, les inondations, les incendies, les catastrophes naturelles, les vols pour expertiser des dommages, et selon les garanties des contrats demander aux assureurs d’indemniser les pauvres assurés !!!
Ce métier est extraordinaire, tu fais des remarques sur ce qui aurait dû être fait, tu dis ce qu’il faut faire, mais tu n’as pas à faire ce que tu dis… un peu comme les profs !!!!!
Je me plais souvent à dire que je suis dans ma 3ème vie… professionnelle et que ces vies sont essentiellement faites de rencontres et de partage et sont elles-mêmes le produit de ces rencontres et partage aiguisés par une saine curiosité.
Lors de nos rassemblements de Promo, je reste admiratif des parcours de chacun et de leur diversité alors que nous avons eu la même formation initiale. L’Arpète serait donc capable de tout faire, voire de faire n’importe quoi, mais jamais n’importe comment…
C’est cette forme de conscience professionnelle qui fait notre valeur !
Pascal ALLARD