Arpètes de la P69

P69 un jour, P69 toujours

La Bourboule 2016 par Serge LEPRETRE Classe 2

Déjà une semaine d’écoulée depuis nos retrouvailles. C’est encore tout imprégné de ce rendez vous, que j’ai laissé un petit message sur le livre d’or de notre site. J’avais donc préparé ma bafouille avant de la mettre au propre sur le site. Je me suis alors heurté à une petite difficulté. La taille du message étant limitée à six cents mots. Cela est un peu court pour un grand bavard comme moi. Je me suis donc confronté à un exercice contre nature : la concision.

Mais l’espoir est revenu, lorsque Jacky m’a fait savoir, deux jours après, qu’il m’offrait une tribune (en tant que « bleu » en matière de rassemblement) sur notre site, qui constitue notre lien et notre principal moyen de communication.

Je vais donc pouvoir me faire plaisir, et exprimer les sentiments ressentis à l’occasion de ces rencontres, pour fêter nos 60 ans.

On s’était dit rendez vous dans dix ans… mais il m’a fallut plus de quarante années pour qu’enfin je vous retrouve.

Ce fut un immense bonheur de retrouver ceux avec j’ai vécu et grandi deux années durant. Les visages ont un peu changés, mais j’ai retrouvé les mêmes sourires. Cela faisait un moment que j’attendais cette date. Il faut tout de même noter que notre classe représentait le plus gros contingent à cette réunion.

C’est tout à fait par hasard que j’ai découvert le site de la P69, l’année dernière. Ce fut un choc émotionnel intense. J’ai mis au moins trois jours à m’en remettre. Je pensai ne plus jamais avoir de nouvelles de mes camarades, mais la magie d’internet a fait son œuvre. Le reste a suivi. Le contact avec Jacky et Alain, l’annonce d’un rassemblement…

Je m’étais rendu à Saintes en 1997, pendant mon cadre de maîtrise, mais pour être tout à fait honnête, je n’avais pas éprouvé le même enthousiasme. Peut-être est ce dû au fait que l’âge avançant, l’urgence de se revoir se fait ressentir. Le fil de la vie se déroule de plus en plus vite, et nul ne sait combien il en reste sur la bobine. C’est très bien ainsi. J’ai renoué avec mon ami Henri Soudant, avec qui j’ai passé plus de temps à écumer la Charente Maritime, qu’à étudier tel ou tel cours. Il m’a fait le plaisir de me covoiturer jusqu’à La Bourboule, ce qui nous a laissé le temps de nous raconter. Quelle joie de revoir mes compagnons de classe et de promotion, avec qui nous avons vécu une expérience unique, sur le début d’une route qui ne faisait que commencer, et qui nous a fortement marqué pour le reste de nos jours.

La Bourboule : une vraie fête. Une organisation parfaite, dans les moindres détails. Comment ne pas s’émouvoir du travail réalisé par notre équipe de GO, uniquement motivée par le plaisir des autres. En tous cas ce fut réussi et tous les efforts de nos amis salués comme il se doit.

Au risque de me répéter, j’ai été touché par les marques de sympathie et même d’affection de la part de certain de mes camarades. Je n’en attendais pas tant. Cela fait vraiment chaud au cœur.

J’ai aussi été émerveillé des parcours professionnels des uns et des autres. L’ascenseur social fonctionnait bien à cette époque. Quel exploit d’avoir atteint des sommets avec pour seul diplôme un brevet des collèges.

Pour ma part, je n’ai pas eu les résultats attendus, mais j’ai trouvé à Saintes, la liberté que je n’avais pas dans ma famille. Cela pourra paraitre excessif pour certains, mais je vous l’assure, chez mes parents c’était le bagne. J’en ai profité et même abusé au détriment du travail scolaire. Cela n’est pas une excuse, mais seulement une explication. Heureusement, grâce à l’Armée de l’Air, j’ai pu rattraper, en grande partie, mon retard, et je peux affirmer que ma carrière militaire fut honorable. Depuis 2001, mon nouveau métier artisanal dans l’aménagement et l’entretien de l’habitat occupe une grande partie de mon temps. Ce nouveau métier requiert des qualités pas si différentes de celles du militaire. L’honnêteté, le sérieux, la ponctualité et encore le compte rendu, que mes clients apprécient particulièrement.

Je ne peux pas parler de notre réunion et ne pas avoir une pensée pour tous nos camarades disparus trop tôt, et rendre hommage à leurs épouses qui ont eu le courage de nous accompagner pendant ces deux jours .

Cet anniversaire était pour moi une première. Des cartes de visites ont été distribuées. J’espère que le lien sera maintenu et les promesses tenues.

Je tenais à profiter de cette occasion pour m’excuser auprès de Gérard Ménager, que j’ai prénommé Jean Marc durant ces jours de liesse. Allez savoir pourquoi. Peut-être à cause de mon père qui se prénomme Emmanuel, à l’état civil, et qui s’est toujours fait appeler Robert …

Si, par le plus grand des hasards, des collègues absents, venaient à lire cette chronique, je voudrai leur adresser un message : si vous voulez vivre des instants de bonheur en toute simplicité, et prendre une « gifle » émotionnelle, n’hésitez pas à reprendre contact via le site de la P69, au tout au moins donnez nous de vos nouvelles. Nous ne sommes pas une association d’anciens ceci ou cela, c’est tout autre chose, et c’est vraiment formidable, croyez moi. Decker, Bonnetat, Piotrovski et tous les autres, nous aimerions tant savoir ce que vous êtes devenus.

En attendant la prochaine réunion, je vous souhaite une bonne santé et du courage pour ceux qui comme moi ont la « chance » de travailler.

Encore merci à toute l’équipe d’organisation

Arpète un jour…

Serge LEPRETRE Classe 2 – Avignon le 05 juin 2016