Arpètes de la P69

P69 un jour, P69 toujours

Parcours de Michel L’HUILLIER (cl 7)

Janvier 1972 – Décembre 2014
Presque 43 ans passés dans l’Armée de l’Air. Pour quelqu’un qui ne pensait faire qu’un seul contrat ce n’est pas banal. Il m’aura fallu arriver à 58 ans et 2 mois (butée maximum) pour quitter cette vénérable institution.
Étant né près de Brétigny sur Orge (berceau de l’aviation) je voyais quotidiennement passer au-dessus de chez nous des aéronefs aux nez et aux bouts d’ailes rouges (ceux du Centre d’Essais en Vol). Et déjà gamin je voulais savoir comment ceux-ci fonctionnaient.
Deux solutions pour y arriver, passer en 1971 le concours des arpètes d’Air France à Vilgénis ou celui des arpètes de Saintes. Reçu à ces deux concours le choix fut vite fait, Air France nous faisant savoir que son école fermait pour une durée indéterminée pour ce type de formation. Seule la formation du personnel navigant restait assurée.
Encore fallait-il s’occuper de septembre à décembre 1971. Je m’orientais vers une formation de dessinateur industriel à Villejuif. Largement le plus jeune à intégrer cette formation mais être assis 8 heures par jour devant une table à dessin ce n’était vraiment pas mon truc.
En janvier 1972 j’intégrais la 69éme promotion de l’École d’Enseignement Technique de l’Armée de l’Air (classe 7).
Scolarité très moyenne, pour passer d’une phase à une autre il fallait avoir 10 de moyenne, objectif tout juste atteint chaque trimestre. Vers la fin de la 5ème phase petit accident lors d’une compétition de Judo à Cognac. 4 orteils fracturés. Pose d’un plâtre mais je passais quand même le Certificat d’Aptitude Militaire (expliquer et démontrer à ses petits camarades le demi tour avec des béquilles fut une belle partie de rigolade).
Ayant manqué quelques contrôles, il m’a été proposé de redoubler et de me raccrocher à la 70ème promotion. Pas grave on se croisera à Rochefort plus tard.
Petite nouveauté à l’école la 70ème promotion fut divisée à la fin de la 5ème phase (pour les promotions suivantes ce fut à la fin de la 3ème phase) Les premiers étant dirigés vers les branches Télémécaniciens et les autres vers les branches Mécaniciens. (Orientation que j’ai suivie).
En Avril le CAL L’HUILLIER arrivait à Rochefort en tant que mécanicien avion et au bout de trois mois optait pour la spécialité de mécanicien propulseur. En juillet je passais CLC (mais toujours PDL).
En Janvier 1975 je posais enfin mes valises à Reims (sans aucun regret pour Rochefort), affecté au GERMaS Mirage F1 atelier réacteur. Je faisais enfin de la mécanique et apprenais le réacteur ATAR 09K50. En Juin 1975 je devenais enfin SGT. En Septembre 1975 j’effectuais mon stage à l’EETIS Mirage F1. Après découverte en 1977 d’un fait technique très grave sur ce réacteur il m’a été proposé dans le cadre de la Sécurité des Vols un voyage de récompense que je refusais. A titre de compensation je me suis retrouvé détaché à Dakar en Janvier 1978 dans le cadre de l’opération Lamantin au garage des Moyens Généraux de Ouakam. Régulateur et chauffeur (rien à voir avec la propulsion).
De retour à la maison mère en Mars 1978, j’entends qu’à priori je suis muté. Mais personne ne voulait me dire où tant que l’affaire n’était pas finalisée. Finalement ce sera une mutation interne sur la base en Aout 1978 direction l’EETIS Mirage F1. Pas enchanté du tout de ce nouveau poste. Mais j’y trouverais rapidement d’autres compensations. Plus d’astreinte hangar, plus d’astreinte balayeuse, plus d’astreinte déneigeuse. Vive le sport. Ça tombe bien je m’occupe du CSA Judo et du CSA vélo.
Une fois le cours réacteur ATAR 09K50, celui du Microturbo Noelle 80 et une partie du circuit carburant avion Mirage F1 assimilés, place au sport (footing, squash, judo, vélo, rugby, football, course d’orientation).
Arrivé jeune SGT à l’EETIS, j’en repartirais 10 ans plus tard ADJ en ayant instruit les personnels Pilotes et Mécaniciens d’Orange, de Cambrai, de Creil, de Strasbourg, de Mont de Marsan, du Maroc, de l’Équateur, de l’Irak, de la Jordanie, du Koweit, du Qatar, de la Lybie et de l’Espagne ainsi que tous les personnels des Escales Aériennes Militaires.
Juin 1987 je dois rejoindre l’EETIS Mirage 2000 à Dijon. Mutation finalement annulée. Une année de plus à faire à l’EETIS Mirage F1…Bientôt 13 ans de présence à Reims.
Juillet 1988 le couperet est tombé. Je suis affecté comme instructeur au laboratoire de propulsion de la Division Instruction Spécialisée Technique du Groupement Instruction de l’École de l’Air. J’y verrai passer toutes les promotions de l’École de l’Air de l’École Militaire de l’Air et du Cours Spécialisé des Élèves Étrangers de l’École de l’Air de 1988 à 1994.
Juin 1992 je deviens ADC. Et je passe ma première cartouche du concours Major. Réussite à l’écrit, échec à l’oral. Pas grave je recommence en 1993, échec total. Je garde ma dernière cartouche pour plus tard.
Janvier 1995, à la fin de mon contrat d’instructeur à Salon, il m’est proposé de rejoindre l’Entrepôt de l’Armée de l’Air à Limoges…Alors que celui-ci doit fermer la même année. Suite à ma demande cette mutation est finalement annulée. Ce sera finalement Dijon.
Septembre 1995 arrivée à Dijon. Prévu initialement pour être adjoint au chef de l’atelier moteur du Germas 15002 je me retrouve aux Moyens Techniques 10102. Responsable de la Cellule de Coordination Logistique et gestionnaire des moyens techniques aériens des différents ateliers de la base de Dijon.
En 1996 je prends les fonctions de Président des Sous Officiers de la Base de Dijon. Fonctions très prenantes et très enrichissantes sur le plan humain.
Après 5 ans à Dijon je rejoins la Polynésie Française. Tahiti et ses jolies vahinés qui font rêver sur le papier mais pas en réalité. Direction Technique et Soutien Technique, gestionnaire des moyens techniques aériens, chef du bureau vérification documentation et responsable de la bibliothèque technique de la base.
Quelques belles balades sur les iles et beaucoup d’activités tournées vers l’Océan Pacifique, pirogue, voile et plongée. Aout 2002 fin du séjour de 2 ans.
Entre-temps j’ai réussi le concours Major…
Ma demande d’affectation à la SIMMAD à Brétigny sur Orge a été une bénédiction pour la DRHAA de l’AA (mais j’étais dans mon fief). Affecté à la Flotte Rafale. Responsable de la section IPL (chargé de la construction du système informatique qui permettra l’arborescence de la totalité des pièces du Rafale ce qui sera indispensable plus tard pour l’approvisionnement de toutes les pièces du Rafale). Une punition pour moi qui était nul devant un ordinateur. Encore un grand merci aux vrais informaticiens de la SIMMAD pour leur précieuse aide et leur patience…
Je comprends mieux pourquoi les Majors affectés avant moi n’avaient pas tenus plus d’une semaine à ce poste. Les réunions avec tous les industriels du programme Rafale étaient légion. Mais je m’accroche à ce poste. Quand tout fut sur place je me suis retrouvé adjoint au chef de la section M88 et TGA pendant 3 ans. (Réapprovisionnement, commandes, gestion des faits techniques et répartition des M88 et TGA entre les bases de l’Armée de l’Air et celle de l’Aéronautique Navale). Tout en exerçant les fonctions de Président des Sous Officiers et Officiers Mariniers de la SIMMAD depuis Janvier 2003.
La fermeture de Brétigny sur Orge étant annoncée, je prends les devants et après 6 ans de SIMMAD, je retourne dans le Sud, ce qui ravit mon épouse. Fin de carrière à la Base d’Istres à l’ESTS 15093 sur Boeing. Responsable de la section qualité, de la section contrôle, de la bibliothèque technique, du bureau technique mais surtout responsable de la mise en place de la navigabilité, principal formateur en navigabilité et rédacteur du MOE FRA-145 des unités de la BA 125 d’Istres.
En 1975 je travaillais sur l’avion le plus moderne, en 2014 je quittais l’avion le plus ancien…(Note du webmaster : je suis peut-être chauvin mais c’est un très bon avion, souvenirs souvenirs… ).
A 58 ans et 2 mois je quittais l’uniforme définitivement.
Je pourrais rajouter que j’ai effectué des milliers d’heures sur les tatamis de Judo, obtenu de jolis résultats dans ce sport et parcouru à peu près 500 000 kilomètres à bicyclette que se soit en courses ou pour rejoindre mon lieu de travail ou les loisirs en famille.
Avec mon épouse connue à Reims en 1977, nous avons 2 fils (Rémois) et 7 petits enfants qui sont nés comme leur Papy Michel à Arpajon. Un de nos fils est à Istres et le 2ème près de la Ferté-Alais… Les vieux aéronefs ne sont jamais bien loin pour eux.
Bonne lecture à tous.

« Petit additif sur le parcours de Michel L’huillier »

En effet, par modestie certainement il a omis de préciser certaines choses sur sa carrière sportive alors moi je sais, et il me semble opportun de vous le dire :

« Michel a pratiqué le judo de 6 ans à 40 ans de façon assidue. Dans le civil il a été plusieurs fois champion de l’Essonne en espoir et junior.
Ceinture noire 3ème Dan il a été champion d’Ile de France et de Champagne.
En militaire il a figuré plusieurs fois sur les podiums des championnats régionaux et nationaux ainsi qu’en Inter Armes.
Il a été sélectionné en 1976 en ÉQUIPE DE FRANCE pour participer au CHAMPIONNAT DU MONDE MILITAIRE ».

Parallèlement licencié à la FF de CYCLISME catégorie UFOLEP il a participé à des courses en 2ème puis 1ère catégorie.
Vous avez pu lire son parcours et voir le nombre de km effectués à vélo !!!!!! hallucinant…

ALORS MICHEL : BRAVO pour ton parcours sportif et militaire car je vous rappelle qu’il a été le dernier de la promo à prendre sa retraite militaire….. PROFOND RESPECT

JACKY