Après les arpètes, j’ai fait la spécialité cellule hydraulique à Rochefort et après ça, mutation et là… : je pose mes valises sur la B A 124 de STRASBOURG où je n’avais jamais mis les pieds.
Après 5 ans de vie en célibataire bien remplie, je rends mon uniforme que je portais plutôt mal vu mon aversion à la discipline galonnée.
Je fais une formation complémentaire dans la maintenance aéro d’un an à Hazebrouck pour coller au standard civil.
Ensuite je suis embauché dans un centre TAT à Dinard et j’ai bossé un an et demi sur FOKKER 27 puis ai été muté en escale à Agen ; celle-ci ferme 6 mois plus tard.
Muté ensuite à LYON, toujours en escale sur FOKKER 27, 28 et BOEING 737. J’ai eu alors l’occasion de faire l’assistance technique de la caravane du 10ème PARIS DAKAR. J’avais repéré une jolie petite bretonne à Dinard et du coup nous nous sommes mariés et avons eu nos enfants à LYON.
5 ANS ont passé et j’accepte une mutation en Avignon pour bosser sur FOKKER 100. Dix ans et l’escale ferme ; Déménagement sur Marseille (2 ans) et je repars sur Nantes pour éviter que les enfants prennent l’accent et les mauvaises manières. Nous sommes en 2000… l’escale ferme et me retrouve alors responsable de l’équipe dépannage à Orly jusqu’à ce que la compagnie mette la clef sous la porte en 2001.
A peine le temps de m’inscrire au chômage qu’on me propose un poste d’instructeur mécanicien à Nairobi. Début du stage : 11 SEPTEMBRE 2001 (pas bon pour l’aérien).
Retour en France et là, Air Littoral, me propose l’escale de Nantes, pour bosser sur CRJ 200, ATR 42, FOKKER 70 et 100 ; OK MAIS 4 ans après la compagnie ferme.
Je mets mon C V sur internet et 1 semaine plus tard, j’ai un entretien en IRLANDE… j ‘en reviens avec un salaire multiplié par trois et direction Venise pour 3 mois puis Lisbonne pour 3 mois…
Une boite Suisse me contacte pour un contrat en Libye. C’est bien payé mais je travaille 12 heures tous les jours pendant 4 semaines… Suivi de 4 semaines de repos… C’est parfait pour terminer ma maison à SAINT MALO. Pendant 3 ans là bas, je fais l’entretien d’un FOKKER 28 en alternance avec un autre Français ; C’est au milieu de nulle part mais en bord de mer et je m’éclate à la pêche sous marine, un peu moins avec les locaux, j’ai même fait de la taule pour un accident de voiture.
Les Libyens achètent un avion Brésilien neuf : l’EMBAER 170. Personne ne voulant assurer le support technique sur place, je deviens représentant technique tout en supervisant l’entretien du FOKKER 28. Après deux ans fin du contrat d’assistance et retour maison… MAIS mon patron Suisse ne veut pas me voir partir faire de l’intérim et il me fait bosser sur son JET privé en Allemagne jusqu’à ce qu ‘EMBRAER me propose un nouveau contrat au ROYAUME de BAHREÏN pour le support technique de 6 avions. J’y vais pour 2 ANS et demi, le printemps Arabe est assez saignant (réglement de comptes entre Chiites et Sunnites), les étrangers ne sont pas pris à partie… au moins j’aurai échappé à la guerre en LIBYE.
A la fin de mon contrat EMBRAER me propose un poste en UKRAINE (un an à Dnipropetrovsk et un an à KIEV). J’ai droit à la révolution du Maidan. Pris à partie par les pro Russes en revenant de l’aéroport je m’en sort bien. Du coup je reste coincé dans mon appartement pendant qu’en bas ça se déchire… ce sont des durs ces mecs… Fin de contrat, un peu d’intérim six mois et EMBRAER me propose un nouveau contrat au BURKINA FASO. Avec le directeur Italien nous sommes les deux seuls blancs de la compagnie. On arrive à réorganiser la maintenance pour la rapprocher des standards, malheureusement la politique africaine fait des siennes du coup : PUTCH militaire, contre PUTCH ; Un de mes deux EMBRAERS est touché par balles. Ça se répare mais il y a ensuite des attentats islamiques. J’arrive en fin de contrat et on me fait comprendre qu’il n’y en aura pas d’autres ; A 60 ans je prends ma retraite anticipée pour carrière longue (merci les arpètes).
Voile, pêche, bricolage pendant deux ans et EMBRAER me contacte pour superviser tout le Moyen Orient ; Basé à DUBAÏ, ma femme prend la retraite et m’accompagne là-bas. C’est sympa mais j’ai toujours le cul dans un avion (JORDANIE, ÉGYPTE, TUNISIE, OMAN, MAURITANIE, BRÉSIL).
Arrive le COVID, ma femme est rentrée en FRANCE et moi confiné à Dubaï je fais un début d’infarctus. Opéré sur place j’arrive à trouver un vol pour rentrer et je démissionne.
Je prend définitivement ma retraite à 64 ans.
Avec tout ça, je n’ai même pas divorcé.
Après avoir travaillé quelques années en Irlande (Apple et Facebook ) ma fille (maman de deux garçons) est prof d’Anglais à Redon. Mon fils, mécano comme Papa, est en Angleterre et Daddy d’un p’tit gars .
Dans un mois (ça doit être fait car le parcours a été fait en Février) je mets mes casiers à l’eau pour me gaver de Homards et d’Araignées) et en Août je traverse la Manche avec mon voilier pour aller voir mon fils…
LA VIE EST DEVENUE SIMPLE… BEAUCOUP PLUS SIMPLE
PS : j’ai eu la bonne surprise d’avoir la visite récente de Patrick Sachot P69 CL3.
C’est marrant de sortir quelques décennies de vie complétement différentes avec pourtant le même départ.
AVEC TOUTES MES AMITIÉS
BRUNO P69 CL9